Nous avons choisi le scanner Flashscan HD de la société MWA qui s’est montrée très dynamique en terme de recherche et développement. Nous avons pu demander des développements spécifiques pour mieux exploiter les capacités du scanner.
Ce qu’il faut retenir :
- l’entraînement du film n’utilise pas les perforations mais un cabestan ce qui permet de ne pas être bloqué par des perforations manquantes ou des collures imparfaites.
- la source de lumière est composée de diodes sans risque de brûler le film
- le transport du film se fait sur les bords du film
- des PTR retire les micro-poussières avant la numérisation.
Entrainement par cabestan
Contrôle du scanner
Principe de numérisation
- scan par image par image : l’image est rétro-éclairée et capturée par une caméra
- la définition est 720 x 1280 ou 1080 x 1920 en PROGRESSIF
Cette machine a été conçue à des fins de productivité : elle scanne à 25 ou 50 images/s selon la définition demandée et permet de se déplacer à 100 images/s. Nous utilisons ces capacités à des fins de qualité comme l’explique le point sur la “Méthodologie”.
A cette étape, il est possible de programmer un traitement de stabilisation haute fréquence qui serait effectué dans la nuit. Des explications et une démonstration sont présentées sur la page Restauration des Films
La chaîne d’acquisition
Nous avons conçu la chaîne d’acquisition pour répondre à des besoins professionnels ce qui se traduit par un codec de travail et des outils d’étalonnage professionnels.
- le codec est le ProRes HQ (débit de 183 Mb/s) - 4.2.2
- l’étalonnage des couleurs est réalisé avec un moniteur grade A couplé à un oscilloscope.
Oscilloscope
La méthodologie
Les premières étapes montrent le soin que nous apportons aux films mais notre méthodologie détermine la qualité de transfert qu’il est possible d’obtenir.
Quelques mots théoriques
Les films n’ont pas été conçus pour être éclairés par des diodes mais par des lampes de projecteur à la température de couleur bien précise.
C’est ce qui permet d’obtenir les couleurs très spécifiques du cinéma. Les diodes, qui ne chauffent pas, nous permettent de rester en statique sur une image sans risque de l’altérer mais elles ne donnent pas les mêmes couleurs que la projection sans adaptation de leur température de couleur à la scène à numériser.
Le travail de l’opérateur du scanner va consister à modifier le réglage de la source lumineuse pour retrouver les couleurs que le film donnerait en projection. Comme l’opérateur n’a jamais vu le film en projection il sera guidé par son expérience. En théorie, il faudrait donc effectuer un réglage en couleur et en contraste pour chaque plan. Un réglage sur la première image d’un film ne peut s’appliquer à l’ensemble du film.
On ne pourrait pas récupérer la justesse et l’intensité des couleurs en tentant de corriger les images obtenues par ordinateur. Il faut dès le départ éclairer le film de la bonne manière quitte ensuite à affiner les réglages colorimétriques par ordinateur. Cette contrainte explique que lorsque cette prestation est dédiée à des professionnels, elle est facturée au temps passé. C’est un temps qui dépendra du nombre de plans, du type de pellicules, des contre-jours, des virages de couleurs à corriger, etc.
Dans le cadre d’une prestation proposée à des particuliers il n’est pas envisageable de facturer au temps passé, l’objectif de notre méthodologie consiste donc à développer des stratégies de colorimétrie capables de répondre à la majorité des besoins de correction des films avec une logique de tarification forfaitaire. Nous voyons déjà que nous devrons mettre une limite au temps que nous pourrons consacrer à un film. Le temps consacré aux films varie du simple au double.
Le scanner de MWA présente trois atouts qui vont nous permettent d’atteindre cet objectif
- sa haute vitesse de scan : 50 images/seconde
- un déplacement rapide avant-arrière à 100 images/seconde
Ces deux atouts nous permettent de prendre une option de couleurs et de contraste et de la remettre en cause en revenant rapidement en arrière. On ne pourrait pas effectuer une telle variété de réglages sans ces deux capacités.
Un troisième atout accroît l’assurance de l’opérateur. Le Flashscan HD est doté d’un réglage automatique des couleurs. Il n’est pas toujours fiable mais quand on connaît les situations pour lesquelles on ne doit pas s’appuyer dessus, il est d’une aide précieuse. Ce peut être aussi une base à partir de laquelle affiner nos réglages. L’expérience fait le reste.
Vous avez sans doute compris maintenant pourquoi nous avons choisi cette marque de scanner. Nous en avons détourné l’usage prévu par ses concepteurs. Conçu pour de la productivité (scanner rapidement un film en laissant les automatismes se charger des réglages) nous utilisons ses atouts pour travailler manuellement au niveau du plan ou de la séquence. Les modifications que nous avons demandées au fabricant nous permettent d’exploiter au mieux les performances de cette machine fabriquée sur commande.